La lettre que nous publions ici est une réponse concernant l’initiative de la Commmission Européenne sur la prolongation du règlement européen concernant le certificat COVID. Les citoyens ont jusqu’au 8 avril pour donner leur avis sur le site de la Commission.
Et si nous commencions par poser d’autres questions, histoire de recadrer la perspective : ce pass sanitaire a-t-il vraiment atteint le but – officiellement déclaré, à savoir : enrayer la pandémie ?
Manifestement non : force est de constater que les virus en général et corona en particulier ne se préoccupent ni des frontières érigées par l’homme, ni de ses concepts sanitaires.
Dès lors faut-il le prolonger ? NON, évidemment.
De quelle “liberté” pour circuler dans l’UE ce pass doit-il soi-disant être le garant ? Elle se déroule sous haute surveillance, tout en étant refusée à une partie des citoyens. Vous avez dit liberté ?
De ceci émerge une autre question : quels mécanismes sous-jacents du système économico-politique actuel la pression de cette pandémie a-t-elle mis en évidence ?
De quoi souffrons-nous à un niveau plus profond, voire même inconsciemment ?
En tant que psychologue et psychothérapeute je reconnais l’émergence du spectre d’une peur ancestrale, apparemment inhérente à l’espèce humaine : la peur de la mort.
Pour la subjuguer, nous avons depuis très longtemps, et surtout dans notre société occidentale, recours à un seul stratagème, qui a viré (!) à l’obsession, à la paranoïa même : l’obsession de vouloir tout contrôler : la Nature (perçue sous le seul angle d’un ennemi dangereux), et l’être humain (oh combien imprévisible). Cette énumération contient en elle-même déjà le germe de notre profonde insécurité existentielle : notre croyance en la séparation entre nous et la Nature.
Mais le virus nous le rappelle, à sa façon. Nous sommes une partie intégrante de la Nature : qu’on le veuille ou non, nous sommes tous et toutes “à la fois lesinvité(e)s du festin – et le festin pour d’autres invité(e)s” (GarySnyder).
Le corona a exacerbé cette insécurité et cette peur, ce sentiment d’être en dehors de la Nature, à tel point qu’il nous a catapulté(e)s, tous et toutes dans un trauma collectif.
Et il fait émerger les stratégies de défense typiques chez des personnes traumatisé(e)s: soit le recours au déni, soit la dissociation, soit le besoin compulsif de contrôle. Ces stratégies, au service de notre instinct de survie, se répartissent à travers toutes les couches sociales.
Ce virus a surtout rendu évident à quel point la peur nous rend extrêmement manipulables – tellement le besoin de retrouver un sentiment de sécurité se fait existentiel. Et c’est là que les “requins” de l’industrie pharmaceutique nous attendent… ou ont su nous y amener : en grossissant notre peur, notre besoin de sécurité est devenue inflationnaire, nos facultés cognitives de discernement se sont estompées, plus aucun prix ne nous semble trop élevé : la sécurité en échange de notre liberté, de notre autonomie, de notre solidarité, de notre dignité.
Est-ce vraiment ce prix-là que nous voulons payer ?
Pour une pure illusion : pouvoir un jour contrôler la VIE !?
La VIE ne veut pas être contrôlée – et elle dispose de beaucoup de moyens pour s’en défendre !
La VIE veut être vécue – pleinement, courageusement, créativement, joyeusement, solidairement, dans une attitude de révérence, dans cet espace où elle se joue, entre la naissance d’un côté et la mort de l’autre.
Avions-nous besoin de ce petit rappel, afin de retrouver notre juste place, humblement, à ce banquet, par ailleurs foisonnant et généreux ?
Mais pour combien de temps encore ?
Alors, pour changer, si nous posions une question à la VIE elle-même : “Qu’attends-tu de nous ?”
Je propose un référendum, autour de cette question, au niveau européen.
En attendant, ouvrons déjà tout grand nos coeurs afin de percevoir son invitation au dialogue.
Osons !
Avec courage et détermination !
Simone Bauer