Fräi Liewen et les médias

Le collectif Fräi Liewen a été annoncé lors d’une conférence de presse le 11 février dernier. Cette conférence de presse (à voir sur le site d’Expressis Verbis) a fait l’objet d’une couverture médiatique plutôt inégale, ce qui a fait réagir l’une de ses signataires dont nous publions ici la lettre ouverte.

Lettre ouverte @ René Kollwelter, tageblatt (réponse à l’article du 12 février 2022)

Bien cher René,

Permets-moi de t’appeler par ton prénom et de te tutoyer, ayant fait jadis, au LGL, ensemble avec toi et trois douzaines d’autres jeunes stagiaires, nos premières armes dans l’enseignement secondaire.

Merci de révéler au monde le fond de tes pensées sur les manifestants « antivax », comme tu les appelles, mais dont le point commun est, en réalité, de se rallier autour de l’idée de préserver l’État de droit et les droits & libertés fondamentales, garantis justement, e. a., par la Constitution, que tu invoques, bien à raison.

Si je te réponds, et cela en toute sérénité, c’est avant tout en mon nom personnel, mais aussi pour clarifier quelques-uns de tes préjugés à l’égard des manifestants, dont je suis, moi aussi, depuis bientôt un an et demi, et les procès d’intention que tu nous fais. Je nous connais bien, entre-temps, et j’y ai beaucoup réfléchi et y réfléchis encore & toujours.

Tu reproches à ces infatigables manifestants – comme du reste aux Gilets Jaunes, auxquels tu les compares non sans raison, pour leur persistance, mais aussi pour l’hétérogénéité et l’illisibilité, à tes yeux, de leurs messages – de ne pas être un groupe homogène, bien identifiable, rassemblé sous une bannière carrée et un mot d’ordre clairement déchiffrable, structuré de manière hiérarchique, avec un porte-parole désigné, etc. Et si ces manifestants n’éprouvaient aucun besoin dans ce sens, chacun se sentant responsable de ses propres actes et de ses propres slogans ? Si c’était là juste un besoin extérieur, un besoin d’observateurs comme toi qui voudraient savoir à quoi s’en tenir et comment les étiqueter pour avoir des clés pour leur faire face, voire pour mieux les dénigrer ? Qu’à cela ne tienne : rien ne t’empêche d’investiguer la question sur le terrain, à la manière d’un sociologue !

Le plus drôle, dans ton analyse, c’est que cela ne t’empêche pas de lui avoir identifié au moins deux points communs, puisque tu parles d’antivax et de positionnement à l’extrême-droite de l’échiquier politique. Je te laisse l’entière responsabilité de ce début d’analyse – à mes yeux très peu représentative de l’ensemble des participants. Cela vaut du reste aussi pour le fait de leur imputer le non-respect de règles. Il est vrai que nous assumons de manifester sans masques – sauf pour celles et ceux qui le souhaitent, ou à des fins de parodie, voire en période de Carnaval – puisque nous manifestons justement contre l’ensemble des mesures d’exception, toutes, les unes comme les autres, disproportionnées car, depuis longtemps déjà, sans nécessité aucune, arbitraires car scientifiquement non fondées, délétères car sources de problèmes sanitaires, psychiques, sociaux, économiques, etc. Les manifestants anti-mesures C sont, en principe, non violents – encore un point commun. Mais rien n’exclut, évidemment, comme pour tous les mouvements protestataires, des écarts de conduite ponctuels ou, bien pire, une infiltration malveillante par des éléments casseurs comme cela s’est p. ex. produit à Bruxelles, le 23 janvier dernier, où c’était le prétexte à une dissolution de la manifestation alors même qu’un premier discours venait tout juste de commencer.

Si le mouvement ressemble à celui des Gilets jaunes, c’est que – tant chez eux que chez nous – les participants sont issus de toutes les couches de la société, que ce sont des femmes et des hommes de tous bords, de tous âges et de toutes expériences de vie, qui se rassemblent spontanément et au hasard de l’occasion, créée par quelques initiateurs, et qui n’ont peut- être effectivement rien d’autre en commun que le besoin viscéral et pressant de protéger les droits et libertés de la population en général, les leurs évidemment aussi, et ceux des générations montantes, bref, de préserver l’État de droit et l’avenir du pays.

Si, suite à l’annonce auto-réalisatrice d’une pandémie qui, en se répandant comme une traînée de poudre (je parle de l’annonce, non du syndrome), a complètement sidéré et figé dans la peur les populations, notamment du monde occidental, tu n’avais pas accroché, comme tant d’autres, ta raison et ton bon sens au vestiaire de l’aveuglement, du conformisme et de la pensée unique, tu aurais pu, toi aussi, démasquer les faramineuses tricheries qu’on nous a servies pour nous faire paniquer : une « politique du chiffre » de la pire espèce, où pratiquement toutes les données sont biaisées, depuis la méthode proprement frauduleuse, aux antipodes de toute approche scientifique et de toute honnêteté intellectuelle, destinée à relever un nombre maximal de décès, en passant par les chiffres gonflés de « cas » obtenus grâce au test PCR « Corman-Drosten » inadapté, usurpé par des nombres de cycles fantaisistes et vertement critiqué dans les milieux de la Science, « cas » dont la très grande majorité sont des personnes en santé, jusqu’au passage sous silence de l’échec, pourtant retentissant, des « vaccins » (à protéger de la maladie et à freiner les contagions) et, enfin, au scandale des très nombreux effets secondaires graves irréversibles, y compris décès, dont sont victimes tant et tant de personnes injectées par les soi- disant vaccins, et de l’insoutenable omerta qui les recouvre.

Tu te serais interrogé sur le sens de protocoles sanitaires contraignants imposant aux médecins traitants d’abandonner leurs patients en détresse respiratoire et exposant à des poursuites judiciaires ceux qui ne s’y conformeraient, voire les lanceurs d’alerte parmi eux qui ont dénoncé ces protocoles.

Tu n’aurais pas manqué non plus de questionner le sens de l’allégation tendancieuse qu’il n’existerait aucun traitement médical.

Peut-être aurais-tu même constaté avec perplexité l’absence d’incitation faite à la population de veiller à renforcer son immunité naturelle par le respect de quelques simples règles de vie, une amélioration de l’hygiène alimentaire et une éventuelle supplémentation en vitamines (C & D notamment) et oligoéléments (zinc, sélénium, etc.).

Tu te serais immanquablement interrogé sur le bien-fondé de l’imposante et tout aussi dispendieuse campagne de dépistage à grande échelle qui n’a eu pour objectif que de maintenir à un niveau maximum l’alerte du public.

Bien plus, tu aurais sans doute sauté au plafond en entendant, dès les premières semaines de déclaration de pandémie, le message diffusé à qui voulait bien – ou ne voulait pas – l’entendre, que l’unique sortie de crise serait une vaccination. Cela t’aurait à coup sûr rappelé le TINA (« There is no alternative ») de Margaret Thatcher, message péremptoire s’il en est et à l’époque tant contesté par la Gauche, et toutes les alarmes se seraient déclenchées dans ton cerveau face au populisme primaire, d’habitude imputé à l’extrême-Droite, consistant à invoquer une solution des plus simpliste à un problème hautement complexe.

Puis, tu te serais demandé pourquoi l’application des mesures non pharmaceutiques (gestes barrière, masques, distanciations humaine et sociale, confinements, couvres-feu, quarantaines, demi-jauges et autres inventions malsaines), dont l’application manque cruellement de fondement scientifique, n’a pas donné les résultats promis, tout en produisant de nombreux effets pervers que les décideurs ont stoïquement acceptés (pour les autres, s’entend !).

Tu aurais pris connaissance avec effarement de lois d’exception de plus en plus contraignantes, avec nécessité croissante de « montrer patte blanche » sous la menace d’exclusion de la culture, des loisirs, voire des études et du travail.

Au plus tard ici, face à ce chantage et aux restrictions de plus en plus intempestives et iniques et au contrôle digital de plus en plus intrusif, classant, divisant et discriminant les citoyens en fonction d’un statut sanitaire arbitraire, renversant sur son passage tous les garde-fous de la protection des données, du secret médical & de la liberté de circuler, tu te serais rappelé l’ancien adage si populaire de la Gauche : « Wehret den Anfängen » (que je traduirais par « étouffons dans le germe l’évolution funeste qui s’annonce »), et tu aurais aussitôt compris l’usage des slogans que tu incrimines dans ton article, comme p. ex. « Halte à la dictature sanitaire ».

Auparavant, tu aurais déjà mis en question l’obtention par l’industrie pharmaceutique, « en urgence » et sans autre forme de procès, des AMM (autorisations de mise sur le marché) de l’Agence européenne des médicaments, pour des cocktails expérimentaux de substances « innovantes » (ARN, nanoparticules et autres dioxydes de graphène), à la composition et aux effets inconnus, permettant à leurs producteurs de réaliser les essais cliniques requis en injectant directement la population mondiale.

Tu aurais été abasourdi en réalisant que l’humanité serait ainsi dégradée à la fonction d’animalerie à ciel ouvert à échelle planétaire, et cela avec la bénédiction, que dis-je, avec le soutien massif et inconditionnel des Gouvernements de nombreux pays, et aux frais des contribuables que nous sommes, exclus du moindre droit de regard.

Tu serais, au bas mot, outré de l’insistance invasive des autorités pour inciter la population à se les faire injecter, via des messages incessants sur tous types de supports, tels des moulins à prière : campagnes dans les média, la rue et les transports, messages de membres du Gouvernement, de stars et d’une sélection d’experts auto-proclamés « triés sur le volet » (de l’unique obédience reconnue), affiches, toutes-boîtes, lettres personnelles, sites officiels, flammes infantilisantes de la poste : « Ech loosse mech impfen », injonctions aux guichets de la réception du Bierger-Zenter de la capitale : « Vaccinez-vous ! », et j’en passe et des meilleures.

Tu aurais constaté avec stupeur que, depuis que les soi-disant vaccins sont sur les marchés, les malades du syndrome tant redouté sont les plus nombreux dans les pays qui « vaccinent » le plus.

Et, logiquement, tu serais horrifié du fait que la propagande étatique redouble d’ardeur pénétrante tout en organisant l’omerta autour des très nombreux et très graves effets indésirables des injections, allant jusqu’au décès.

Tu serais proprement glacé de voir que, bien au contraire, elle continue à en faire l’éloge, que dis-je, à faire de plus en plus pression sur les « non-(encore- )vaccinés » ou « -boostés », enfin, que la contrainte judiciaire pend au nez des 50 ans et plus.
Tu croirais rêver en entendant, sur les chaînes de radio françaises, des messages mensongers tels que « tous vaccinés, tous protégés » (en écho au « tout électrique, tout nucléaire » des années 70 …), ou en lisant, dans L’Essentiel (du 25 janvier 2022), un entrefilet avec pour titre « Peu d’effets secondaires », en même temps que sur ton invitation de bien vouloir svp (sic) te faire vacciner que « Les vaccins dont nous disposons au Luxembourg sont fiables et efficaces, et répondent aux normes de sécurité les plus élevées », que « le risque d’effets secondaires liés à la vaccination est d’à peine 0,02% » (ce qui, pour un vaccin, est déjà un risque INOUÏ et ne représente vraisemblablement, hélas ! que la pointe d’un iceberg) et « ne remet pas en cause le bénéfice de la vaccination » (j’admets que là, un esprit mal tourné comme le mien ne peut s’empêcher de penser que ceci correspond à la vérité, à condition de sous-entendre le bénéfice « des producteurs » : 36,8 milliards au total en 2022, rien que pour P, d’après l’Essentiel du 9.2.2022).

Enfin, tu serais tétanisé de voir l’élitaire président d’une république voisine donner libre cours à ses instincts les plus bas, en déclarant publiquement avoir « très envie d’emmerder les non-vaccinés », croyant en cela élever le harcèlement des récalcitrants au « vaccin » au rang de comportement politiquement correct, en le déclarant implicitement « affaire du chef », sans se rendre compte que, du même coup, non seulement il s’abaisse lui-même, mais il jette l’opprobre sur la plus haute fonction républicaine qu’il est censé incarner.

Tu n’aurais jamais, au grand jamais, eu l’idée de mêler ta voix au concert de la nouvelle Inquisition en accusant les « hérétiques » du C, ceux que tu qualifies de « non vaccinés », de vous empêcher, « nous, les vaccinés, à retrouver une vie à peu près normale, notre liberté ».

Si ça se trouve, si tu n’avais pas accroché au vestiaire une partie essentielle de tes facultés cognitives, tu aurais rallié les manifestants – comme au bon vieux temps des manifs contre les centrales nucléaires, des marches pour la paix et autres nobles causes – si toutefois tu en étais ! Il n’est pas trop tard pour repasser au vestiaire et récupérer ce que tu y as laissé !
Pour terminer, un mot sur la liberté : ce n’est pas parce que toi, tu as choisi de te laisser mener (en bateau) par un berger qui n’a d’autre visée que de t’enfermer dans un enclos, dans le meilleur des cas, voire, au pire, de te livrer à l’abattoir, que moi, je devrais suivre ton exemple. Tu n’as pas la liberté de m’imposer un quelconque traitement médical sous le prétexte fallacieux que je menacerais ta santé. Sache que la santé ne se décrète pas à coups d’injections ou de contraintes administratives. S’occuper soi-même de sa santé, c’est cela, la vraie responsabilité.

Pour conclure sur les manifestations : et si les formes d’expression et d’échanges interhumains que pratiquent les manifestants anti-mesures C préfiguraient de nouvelles (micro-)sociétés souveraines, autonomes, créatives, bienveillantes et, encore et toujours, vigilantes, dans un esprit de « live and let live » ?

C’est là mon espoir …

Billy the Kid alias Antoinette Welter
Luxembourg, le 12 février 2022