Dans le cadre de notre dossier “intox contre intox” (voir introduction ici), nous nous attardons ici sur le caractère jugé faux ou trompeur par l’AFP et RTL sur le fait de qualifier les vaccins de “traitements expérimentaux”.
Ce qui interpelle immédiatement dans l’article de l’AFP qui a servi à RTL, c’est le degré de confiance dans le narratif officiel, repris des sites des autorités de santé. Depuis quand les autorités (de santé en l’occurrence) sont-elles censées servir de référence pour établir une vérité ? Nous ne nous étendrons pas sur les scandales dans lesquels elles ont été impliquées dans le passé récent, mais le fait que leurs propos soient repris sans plus d’esprit critique nous interpelle d’autant plus que les médias sont généralement moins complaisants lorsqu’il s’agit des pesticides, de la qualité de l’air ou des perturbateurs endocriniens (voir par exemple ce que nos autorités sont en train de faire avec le glyphosate).
D’autre part, pour ce qui est du fond, notons qu’il s’agit de formulations pour le moins habituelles, voire banales. pour quiconque s’inquiète de la qualité d’un produit, que ce soit un médicament ou une paire de chaussures. C’est donc un vrai argumentaire commercial que ces autorités nous livrent, qui nous informe que les vaccins “satisfont à toutes les exigences de qualité, de sécurité et d’efficacité définies dans la législation pharmaceutique de l’Union européenne”. Ce qui devrait suffir, selon l’AFP et RTL, à rassurer le citoyen.
Or il n’en reste pas moins que, malgré tous les propos rassurants que l’on trouve sur les sites officiels, affirmer que les vaccins actuels sont sûrs alors que l’étude pivot initiale de phase 3 (qui dure 24 mois) n’est pas terminée revient à dire que la fusée va évidemment mettre son satellite sur la bonne orbite puisqu’elle a décollé depuis 15 secondes et qu’elle a été élaborée selon les critères de qualité les plus exigeants. L’histoire nous montre ce qu’il en est pour les fusées et, un peu plus loin dans notre article, pour les vaccins.
Il n’en reste pas moins non plus qu’il est plus d’un scientifique, tel le Professeur Perronne, pour oser prétendre que ces vaccins sont des traitements expérimentaux. Plutôt que de chercher à contredire ces déclarations par d’autres déclarations ou dépliants marketing, nous nous sommes demandés de quel cheminement elles pourraient découler et par quoi elles pourraient être étayées.
Définition de médicament expérimental
Car si le marketing peut s’autoriser une jolie prose pour vendre sa marchandise, le juridique est là en général pour poser un cadre. Nous sommes donc surpris de constater que les journalistes de l’AFP (pourtant professionnels) n’aient pas regardé dans cette direction puisque c’est la première que nous, citoyens-journalistes pour la circonstance, avons songé à regarder pour démêler le vrai du faux en cherchant s’il existait une définition de “vaccin expérimental”.
C’est ainsi que nous avons rapidement trouvé que la législation européenne (article 2 alinea d de la directive 2001/20/CE) nous renseigne clairement sur ce qu’est un médicament expérimental, à savoir un “principe actif sous forme pharmaceutique ou placebo expérimenté ou utilisé comme référence dans un essai clinique […]“.
Forts de cette trouvaille, nous avons souhaité nous assurer auprès d’un expert que les vaccins tombaient bien dans la définition des médicaments. C’est un toxicologue, par ailleurs expert auprès des tribunaux, qui nous a confirmé que la directive 2001/83/CE (titre I, article Ier, alinea 4) définit les vaccins comme relevant de la catégorie “médicament immunologique”.
Il existe donc une raison valable pour considérer ces vaccins comme expérimentaux. Pour autant, précise notre expert, il n’est pas exact de considérer les vaccinés comme des cobayes, car les vrais cobayes que sont les participants enrôlés dans les essais cliniques bénéficient, eux, d’un suivi, contrairement au quidam vacciné lors des campagnes de vaccination qui se déroulent dans le même temps. Les statuts juridiques sont bien différents et, à vaccin identique, l’on peut donc arguer que les “cobayes” sont mieux traités que l’individu lambda.
En tout état de cause, les vaccins Covid étant actuellement en phase d’essais cliniques, il n’est pas aberrant de les qualifier comme étant expérimentaux puisque c’est ainsi que notre législation les définit. Et c’est bien le fait de déclarer le contraire, et d’affirmer comme RTL que qualifier ces vaccins d’expérimentaux relève de l’intox, qui nous semble, à nous citoyens, totalement trompeur. Mais il y a pire.
Des protocoles d’évaluation inadaptés
Car dans notre échange avec l’expert que nous avons consulté, nous avons appris que les protocoles d’évaluation des vaccins étaient complètement inadaptés aux vaccins ARNm.
L’OMS a en effet publié fin août 2020, à la suite de la réunion d’un comité d’experts, un compte-rendu mentionnant l’absence et le besoin de cadre réglementaire pour l’évaluation des vaccins ARNm. Aucune mesure n’a alors été préconisée étant donné les “différences significatives sur la façon dont les vaccins ARNm sont produits et évalués”, ce qui exigerait la production d’un document spécifique.
C’est le 25 novembre 2020 qu’un premier document intitulé “Considérations pour l’évaluation des vaccins Covid 19 – Points à considérer pour les fabricants de vaccins Covid 19” fut publié. Comme son titre l’indique, ce document relève à ce stade davantage de réflexions et recommandations que de directives. Il aborde notamment dans son point 6 les “Points à considérer pour assurer la qualité, la sécurité et l’efficacité de l’ARN vaccins (en cours de développement)“.
Or ce document n’a, depuis lors, pas donné lieu à la formalisation de règles normatives pour l’évaluation des vaccins ARNm, ce qui signifie que ces “considérations” n’ont actuellement qu’une valeur informative et que la qualité, la sécurité et l’efficacité de l’ARN des vaccins ne fait actuellement l’objet d’aucune précaution spécifique.
On peut ainsi déplorer, par exemple, qu’aucune référence à ces “considérations” ne soit faite, ni dans le rapport d’évaluation, ni dans le plan de gestion des risques (par ailleurs lacunaire) du vaccin Pfizer BioNTech qui, de fait, a été évalué selon les règles applicables aux vaccins classiques. En conséquence, seuls les composants directs du vaccin ont été évalués, mais pas la protéine Spike que celui-ci fait produire à notre organisme et dont on ne sait donc rien de possibles mauvais repliement, agrégation, interactions avec d’autres biomolécules et donc potentielles perturbations cellulaires et pathogénicité à court, moyen et long terme. Les moyens devant assurer le pourcentage d’ARNm intègre sont une réelle préoccupation pour la qualité de fabrication, alors précisément que les Pfizer leaks révélés par le British Medical Journal ont mis au jour des variations significatives qui posent question quant au niveau d’assurance sur l’efficacité et la sécurité du vaccin Comirnaty.
Dans son dernier rapport annuel, Pfizer reconnaît explicitement comme risque l’éventualité d’une issue défavorable des essais cliniques en cours.
Ajoutons, pour finir de démystifier le narratif officiel, que les 30 ans de recul qui servent à l’appuyer n’ont porté que sur la recherche et pas le développement, et que le seul vaccin utilisant ces technologies qui ait été lancé auparavant est le controversé Dengvaxia dont l’administration de masse a été cessée après 2 ans et (officiellement) 600 morts. Ce qui nous ramène à la métaphore de la fusée. Et au rappel du Professeur Perronne qu’il faut au moins 10 ans pour développer un vaccin.
Nous sommes donc inquiets de voir que le narratif des autorités, tel que repris par l’AFP, et qui indique, relisons-le bien, que les vaccins “satisfont à toutes les exigences de qualité, de sécurité et d’efficacité définies dans la législation pharmaceutique de l’Union européenne” est vrai stricto sensu mais constitue intrinsèquement une tromperie quant au niveau d’assurance que ces exigences fournissent sur les vaccins ARNm.
Il nous semble ainsi légitime de nous inquiéter de ce qui pourrait apparaître comme une chaîne de négligences mettant en lumière l’état inabouti, sans doute “expérimental” donc, de la filière.
Pour nous, citoyens, le verdict est sans appel : pour ce qui a trait au caractère expérimental des vaccins à l’heure actuelle et au niveau d’assurance que les méthodes d’évaluation actuelles nous offrent, l’intox est du côté des autorités, de l’AFP et de RTL. Nous comptons donc exiger de l’AFP une revue de leur article sur ce point.
VC